L'ancienne chapelle  (archives)

Le Cap Ferret, au début du 20 e siècle, était un paisible village qui accueillait, le temps d'une journée, quelques visiteurs venus d'Arcachon par bateau. Le boulevard de la plage était presque vide de constructions. Un petit train (tiré par des chevaux) conduisait les promeneurs vers la pointe du Cap-Ferret. La première chapelle date de 1893; une première messe fut dite le 15 août de cette même année; elle était desservie par les Dominicains du Moulleau et le premier mariage y fut célébré par l’abbé Noailles en avril 1909. Une simple croix surmontait l'entrée.

 


L'abbé Marquaux ( archives)

L'histoire de la construction de l'église Notre dame des Flots est intimement liée à l'histoire d'un homme: Robert Marquaux, nommé curé du Cap Ferret en 1952 et qui, jusqu'à sa mort en 1976, consacrera l'essentiel de son énergie à la construction et à l'embellissement de "son" église. Il s'illustre par son courage durant la guerre de 39-45, il est fait prisonnier, envoyé en Allemagne. Durant sa détention il monte et dirige une chorale de 1000 prisonniers. Il est nommé curé du Cap Ferret le 16 mai 1952, et entreprend en 1956 la construction d'une nouvelle église au Cap ferret pour remplacer la petite chapelle devenue trop exiguë pour l'affluence estivale.

La première pierre  (archives)

La première pierre est posée le 19 août 1956 par Monseigneur Richaud. Un parchemin, enfermé dans un tube en cuivre, est déposé dans la pierre. Le parchemin est exécuté et enluminé par les Carmélites de Bordeaux

Les débuts de la construction (archives)

L'église mettra 10 ans à sortir de terre. La nouvelle structure englobera progressivement la petite chapelle, sans pour autant l'endommager, afin de préserver la continuation des offices durant toutes les années de la construction.Les travaux durent être arrêtés plusieurs fois, en particulier en 1958, l'argent venant à manquer. Les paroissiens n'étaient, sans doute, pas surpris de devoir contourner quelques brouettes ou échafaudages au moment d'assister aux offices.

Le financement  (archives)

Les kermesses, organisées pour récolter des fonds, donnaient lieu à des spectacles où les enfants du catéchisme tenaient un rôle important ; elles se déroulaient, la plupart du temps, dans le parc de la famille Bordes Lesca, fidèles soutiens de l'abbé. Ici un groupe de jeunes filles déguisées en gitanes devant la salle du Bayonne.

Les dons des paroissiens, célèbres ou anonymes, constituaient une autre source de revenus, ainsi que les tombolas (voir page "tombolas)

Les tombolas  (archives)

En 1960, de très beaux lots sont offerts aux gagnants, sans toutefois égaler le premier lot de l'année 1961. Un vélomoteur est le 3e lot, tandis que le 1er et le 2e lot sont des embarcations, construites par le chantier Lapeyre et achetées auprès des Ets Caye Nautic, toujours présents sur la presqu'île. Ces tombolas destinées à la construction d'une église, n'étaient, semble-t-il, pas très réglementaires, un courrier confidentiel de la préfecture à l’archevêché en atteste: "la tombola est autorisée seulement dans un but de charité ou de bienfaisance. Puisqu'il en est ainsi, et puisque l'irrégularité est imposée, je vous propose deux solutions, aussi irrégulières l'une que l'autre: le billet de tombola avec loterie ou le billet de souscription avec lot". Ainsi purent se poursuivre les opérations de récolte de fonds dans une forme d' irrégularité et avec la bénédiction de tous.

La décoration (archives)

Les vitraux ont été réalisés par Hugues Maurin et Henri Laffond.

Hugues Maurin réalise la décoration de l'église; il évoque le travail des ostréiculteurs (autel de la Vierge qui représente un collecteur de naissins) et des pécheurs (autel principal qui évoque un filet). Il réalise également la Vierge en cuivre sur la façade de l'église , ainsi que la vierge en bois flotté au dessus de l'autel de la vierge.

 

Les cloches en cristal (archives)

Curieux des nouvelles technologies de son époque, l'abbé Marquaux opte pour une solution innovante: les cloches électroniques en cristal. Ces cloches ont été conçues par un jeune ingénieur en électronique allemand, G. Finkenbeiner. « Un soir, avant le dîner, alors que je frappais négligemment sur mon verre de vin, je réalisais que le son obtenu était similaire au son des cloches en bronze que j' entendais, enfant, à Constance, ma ville de naissance. » Il mit 10 ans à perfectionner son modèle.

La croix (archives)

 En 1968 la croix, réalisée par Alphonse Sauvage, est installée au sommet de l'église. L'opération donne lieu à un attroupement sur le parvis et sur la plage. Un hélicoptère, venu de Cazaux, est utilisé pour hisser la croix au sommet de l'édifice. Sur la photo ci-contre on voit le fils d'Alphonse, Jean Sauvage (casquette) et Gilbert Sola en train de descendre la croix sur la plage pour l'accrocher à l'hélicoptère. Dans différents livres racontant cet épisode, il est précisé que les deux hommes manquèrent d'être précipités dans le vide; le témoignage de Gilbert Sola dans la vidéo présentée sur ce site tord le cou à cette légende.

La bénédiction (archives)

Dimanche 21 août 1966 le Cardinal Paul Richaud bénit Notre Dame des Flots. A l'issue de la cérémonie un repas sera servi aux 104 convives invités par la paroisse. "Avant la grand-messe, le cardinal Richaud a béni les murs de l'église, puis, à l'issue de la célébration, un cortège se forma boulevard de la plage en direction de la jetée pour embarquer à bord du chalutier arcachonnais "Nauticus" et du canot de sauvetage "Capitaine le Verger" pour le défilé nautique et la bénédiction de la flottille de plaisance du Cap-Ferret". Sud Ouest, édition du 22 août 1966

Les artisans (archives)

Cette histoire est, bien sûr, une histoire d’architecture et de bâtiment, mais que serait-elle sans les hommes qui l'ont menée à son terme. A la liste "officielle" retrouvée dans les archives, il faut ajouter tous ceux qui ne sont pas cités, mais qui, à un moment ou à un autre, ont apporté leur savoir-faire, leur expérience et leur courage à cette belle réussite. Nous ne les oublierons pas.